« Ne plus se focaliser uniquement sur la mécanique du mouvement »
Hervé Duhamel : « L’avenir de la performance, grâce aux neurosciences, résidera dans la compréhension du traitement, par le cerveau du sportif, des informations sensorielles, la façon dont il les intègre, plutôt que de continuer à se focaliser sur la mécanique du mouvement. Des progrès spectaculaires peuvent avoir lieu en quelques séances de rééducation ou d’entraînement en travaillant sur le système visuel, vestibulaire ou proprioceptif au sens large du terme. »
La décennie qui vient sera peut-être celle de l’avènement des neurosciences adaptées aux sportifs. Qu’en pensez-vous ?
Que l’on puisse analyser l’équipe adverse, mais c’est pas mal, aussi, d’analyser ce qui se passe en soi. Il y a plusieurs branches dans la psychologie. Celle qui se développe beaucoup dans le sport, c’est en effet les neurosciences, c’est-à-dire tout ce qui est cognitif. C’est la vitesse de traitement de l’information, les capacités attentionnelles, à savoir la concentration, le focus dans le temps. L’intensité du focus et la durée pour ne pas décrocher. C’est le visuel, aussi, la vision périphérique. Donc, on travaille beaucoup sur toutes ces habiletés purement cognitives, sur la puissance de notre cerveau et sa rapidité de traitement. On travaille dessus à la fois en amont pour saisir ces informations, mais aussi en aval avec les répercussions sur notre corps.
Étant donné que sur le plan athlétique les hommes sont déjà tous des machines, il est en effet probable que la décennie qui arrive soit tournée vers le cognitif pur et que cela progresse beaucoup.